Surprise-Party ,Surprise-Partie....Surboum
Surprise- party ou Surprise-partie quelques soit l’orthographe : la surprise-partie est la formule qui offre le moins de surprise puisque l’on s’attend au pire .
Ce qui ressort de l’ensemble des règles :il s’agit d’une fête organisée par la jeunesse, qui envahie la maison d’un « ami » les filles apportent les gâteaux les garçons les boissons. Les adultes sont priés de disparaitre.
1926 Manuel des Nouveaux Usages Mondains :Anne Quédillac :
Surprise-Partie : « L’organisation d’une surprise partie est toute simple on choisit une victime (après quelques incidents désagréables ,l’usage s’est établi de la pressentir) et on envoie aux éventuels complices un avertissement sur carte imprimée. Les jeunes filles apportent des gâteaux ;les messieurs du champagne…tout ceci avec assez d’incohérence. La maitresse de maison organise ses salons, prépare verrerie et vaisselle ,assure la question « service» ajoute parfois au buffet un « pique -nique » du chocolat, des sirops, du punch…Coutume dont la vogue assez peu recommandable commence à décroire .On ne devait à l’hotesse forcée ni gratitude ,ni visite, ni simple carte de remerciement »
1938 Dans le Guide des Convenances ,Liselotte écrit :
Soirées de jeunes =Surprise-partie « les jeunes actuels suppriment volontiers les gens âgés des réceptions et s’invitent entre eux sans « b.i. » traduisez « bagage inutile » Ces soirées entre jeunes sont organisées en pique -nique .Les danseurs fournissent les boissons ,les danseuses les sandwichs et les gâteaux. Si les jeunes gens libérés ne veulent guère des parents dans le courant de la soirée, du moins les admettent-ils pour la fin ,au moment du départ . C’est une façon de recevoir très courante et très économique, les maitresses de maison n’ayant ainsi qu’à prêter le local. »
1940 Savoir-vivre et les Usages du Monde de Berthe Bernage « On appelle surprise-partie une réunion de danse improvisée qui amène dans une maison qui n’est pas préparée à la recevoir une bande de jeunes gens et jeunes filles avec leurs rafraichissements et friandises .Ce plaisir semble d’assez mauvais gout.. Pour se le permettre il faut prévoir que les maitres de maison n’en seront ni gènes ni contrariés .Quelquefois l’entente est faite à l’avance ; on les prie de prêter leur salon tel soir sans faire aucun préparatif. L’organisation :les danseurs se chargent de rouler les tapis, de déplacer les meubles et de les remettre avant de partir. On danse au son du phonographe ou du piano que chacun tient à son tour. »
1948 Convenances et Bonnes Manières , Berthe Bernage dans cet ouvrage il y a déjà une évolution dans l’organisation de la surprise partie, « il ne s’agit plus comme au début de cette mode d’arriver sans prévenir dans une maison ou l’on a l’intention de danser .C’était très incorrecte. Si le mot s’est maintenu donnant un caractère de familiarité ,d’intimité à l’invitation ,la surprise partie est désormais une réunion comme une autre prévue et préparée. Pas de vestiaires ou une simple femme de service. Vêtements déposés un peu partout dans l’appartement. Pour les soirées entre jeunes il y a un pick-up . sont à la mode la valse, le slow le tango le swing ,la rumba Quand on a appris à danser on se débrouille vite quand il faut exécuter un nouveau pas.
Il n’y a pas de buffet proprement dit mais un petit souper pour lequel chacun a apporté quelque chose ; les garçons les rafraichissement les filles les gâteaux .La maison ou l’on se réuni offre des sandwichs. .quelques mets de résistance ou du bouillon chaud , Les verres sont numérotés ,ce qui permet à chacun de reconnaitre le sien et d’y boire tout le long de la Surprisei on y met du tact ,de la modération et si l’on ne fait pas payer les frais de la plaisanterie par la personne que l’on surprend .A une heure convenue entre eux , les amis communs de la « victime » arrivent sous prétexte de faire une simple visite et voyant que rien ne parait s’opposer à leur projets déballent soudain les vivres qu’ils apportaient et tenaient en réserve et demandent à leurs hôtes inédits de les partager avec eux sur place. Il sied de s’être informé discrètement si le jour était libre et bien choisi pour les amis que l’on désire surprendre, comme aussi de ne préparer cette farce joyeuse qu’à celui dont le caractère heureux est capable de la prendre du bon côté. Lorsqu’on est fixé sur ces deux points ,jeunes gens et parents s’amènent ensemble ou par petits groupes ,apportant soit un hors d’œuvre tout préparé ,soit un beau poulet froid ,de beaux fruits ou un dessert ;en un mot tout ce qui est nécessaire pour organiser rapidement un lunch simple ,auquel on invite l’hôte improvisé et …forcé. On ne réclame des aimables victimes de la surprise qu’un accueil aimable et l’utilisation de leur matériel de ménage . Le lendemain les farceurs enverront aux amis qu’ils ont surpris une carte de remerciement et quelques fleurs peut-être avec l’assurance de leur sincère amitié et de leur joyeuse reconnaissance. »
1957 ABC de la Vie Quotidienne ,Lucienne Astruc écrit :
Surprise Party et traditions . « Il est de tradition que les garçons se chargent des boisons les filles des aliments solides .Une tradition déplorable celle-ci veut aussi que lors d’une surprise party ,les uns et les autres en prennent nettement plus à leur aise qu’au bal. Or c’est bien plutôt le contraire qu’il est importerait de faire :lorsque « des inconnus » sont dans la maison ils doivent redoubler d’égards pour ceux dont ils ont osés envahir l’appartement »
1959 Le Savoir-Vivre Actuel ,Paul Guth
La Surprise-Party : « Ne surprend plus personne ,surtout pas les maitre de maison qui prêtent leur appartement et donnent une réception dont ils ne font pas les frais. La seule surprise est peut-être celle que cause parfois le vandalisme des envahisseurs. La surprise-party se pratique surtout entre garçons et filles .Ils l’appellent la « surboum » ou la « surpatte ».Les parents laisseront les jeunes s’amuser « en paix » si l’on peut dire. Mais ils feront bien de rester aux aguets dans leur chambre pour ne pas livrer l’appartement sans défense aux assaillants. S’ils entendaient des bruits trop violents ils pourraient intervenir afin d’empêcher qu’on ne brise les glaces à coup de chaises ou qu’on ne bombarde les portraits de famille avec des bouteilles de whisky. Les invitations sont faites par des amis du fils ou de la fille de la maison .Ils indiquent à chacun ce qu’il doit apporter .D’habitude les garçons fournissent les boissons les filles les sandwichs et les gâteaux. La maitresse de maison peut préparer un plat chaud ,sans attendre d’ailleurs d’autres marques de reconnaissances que l’exclamation : » Voilà le plat chaud des croulants »