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Publié par Martmalou

En 1899 la Baronne Staffe déclare : « Il a fallu une civilisation avancée pour nous doter du mouchoir de poche et l’on néglige encore parfois de l’employer ». Les livres de savoir-vivre vont indiquer le bon usage de ce petit carré de tissu pouvant servir à se moucher, à cracher ou à éternuer.

1887 : Cours de savoir-vivre à l’usage des élèves des écoles normales:

« Il est tout à fait malpropre de fouiller avec ses doigts dans son nez. Le mouchoir suédois doit servir à cet usage. Il faut se moucher sans bruit et avoir soin de se garantir le bas du visage par un repli du mouchoir. C’est le fait d’un homme mal élevé que de se moucher quand quelqu’un parle. Il est inconvenant de garder son mouchoir en mains et de l’ouvrir après l’avoir utilisé, de le laisser sortit avec affectation de sa poche. De le déposer sur une table et même sur une chaise. Il est souverainement déplacé d’éternuer sur les gens ».

1899 : La Baronne Staffe déclare dans « Usages du Monde » : « Ne vous est-il pas arrivé d’être frappé de l’air de distinction d’un homme rencontré ? Vous éprouvez pour lui une espèce de sympathie née de sa manière gracieuse, de sa belle tenue, de tout son maintien. Tout à coup le héros se penche en avant et crache, c’est fini votre prince charmant n’est plus qu’un vilain homme vulgaire. En, certains cas il faut cracher mais il y a manière d’obéir à l’injonction de la nature, sans manquer à cette élégance dont un homme chic une femme distinguée ne se départissent pas un instant. Je m’étonne aussi que le mouchoir sauveur ne serve pas plus souvent dans les salons à étouffer la convulsion ridicule de l’éternuement. Souvent même l’application du mouchoir sert à prévenir et à l’empêcher. D’autre part il arrive qu’on se serve trop ostensiblement de ce mouchoir dans un salon quand on le déploie et qu’on se mouche avec un bruit de fanfare éclatante, Toutes ses opérations doivent se faire rapidement et discrètement ».

1902 : Que coute un mouchoir ? Dans l’ouvrage : « La Vie chez soi et dans le monde »

La composition du trousseau de la future mariée indique le nombre de mouchoirs qui varie de 78 mouchoirs à 48 suivant la fortune de la famille. Quant au prix du mouchoir il est de 9,50fr en baptiste linon fil brodés garnis de valencienne et à 1fr pour le simple mouchoir en baptiste et petit ourlet. (Comparaison une bonne en 1900 gagne 50fr par mois)

1904 : Camille Pert : « Dernier cri du savoir vivre » : « Rien n’est plus dégoutant comme de voir un homme du peuple se moucher simplement à l’aide des doigts, mais rien n’est plus grotesque que l’usage du mouchoir chez certaines gens d’éducation insuffisante. Vous les voyez extirper de leur poche un énorme carré de toile, le déployer, l’examiner choisir la place, s’enfouir le visage, se frotter interminablement le nez et rouler leur mouchoir méticuleusement. Le tout bien ostensiblement. Une personne bien élevée se mouchera quand elle ne pourra faire autrement et exécutera ce mouvement avec le plus de discrétion et de rapidité possible. Même observation pour l’action de cracher .Ne jamais cracher en dehors de son mouchoir et de le faire sans bruit .L’on s’est un peu moqué de la prescription de police qui interdit de cracher sur les trottoirs de Paris. Il est pourtant de la plus haute importance à l’observer, tant au point de vue hygiène qu’à celui de la propreté. Dans les pays non civilisés toutes les ordures et déjections sont déposées autour des habitations et sur les voiries qui y mènent ; à mesure que l’homme s’élève et comprend mieux les lois de l ‘hygiène il devient plus difficile et plus délicat. Le crachat est le dernier reste de grossièreté primitive qu’il convient de proscrire de nos voies ».

1907 : Comtesse de Gencé : dans « Savoir-vivre et Usages mondains. »

« Ce petit morceau de tissu que nous devons porter sans cesse sur nous et qui est plus ou moins élégant, dentelé ou uni a pour rôle de cacher nos imperfections, nous sauvant du ridicule. Eternuez, toussez, que dis-je crachez même ; vous serez toujours excusez si vous savez vous servir d’un mouchoir avec opportunité .La civilisation a pourtant mis longtemps à nous doter du mouchoir. Ce fut longtemps pour les dames une sorte d’accessoire élégant dont le tissu riche et ouvragé représentait parfois un petit trésor. Aujourd’hui le mouchoir n’est plus guère qu’un objet d’utilité intime .Les dames elles même portent des mouchoirs plus pratiques et plus simples. Les hommes font usage de mouchoirs de batiste. Le mouchoir doit être avant tout d’une propreté irréprochable. Les japonais qui emploient des mouchoirs en papier, n’ont jamais pu se résoudre à se servir deux fois du même mouchoir. Nous sommes moins difficile tout en ayant nous-même nos exigences .Nous n’admettons pas par exemple que, si propre que soit son mouchoir un homme le déploie comme un étendard et lui imprime de savantes dispositions pour envelopper son nez et s’y moucher ensuite confortablement. L’effet nous semblerait tout à fait déplorable et sans-gêne. Nous n’aimons pas que l’on étale sous nos yeux les objets qui rappellent nos imperfections et nos misères. Le mouchoir fait partie de ces objets là aussi ne faut-il s’en servir qu’avec une discrétion quasi clandestine. On ne doit jamais toucher le mouchoir d’une autre personne. Les mouchoirs dont on se sert par pure élégance en guise de pochette ou pour orner un corsage peuvent être de nuances fantaisistes. Ils doivent en tout cas être de tissu très fin et exempt de dessin excentriques .Le seul mouchoir vraiment correct est le mouchoir blanc. En toilette on n’en admet pas d’autre ».

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