Les Cadeaux : les offrir ,les recevoir En 1886… ,1907,…1930
Les Cadeaux :
Déjà au 19eme siècle les auteurs de livres de Savoir-vivre se penchent sur ce sujet.
1886 : Savoir-vivre à l’usage des gens du monde/ A. De la Fère »
« Vous recevez des cadeaux avec plaisir, n’est-ce pas ? Et bien faites en sorte de faire plaisir à ceux à qui vous en offrez , en vous rappelant que « la façon de donner vaut mieux que ce qu’on donne »
Le principal mérite d’un cadeau consiste dans la manière de l’offrir. Consultez les gouts, l’âge et la situation de la personne à laquelle vous offrez un cadeau. Informez-vous auprès des personnes de l’entourage, de ce qui pourrait être agréable ou utile. Je dis utile, car un cadeau est parfois une occasion de venir au secours d’une noble infortune. Témoignez toujours un vif plaisir en recevant un cadeau .Vous vous attendiez à un objet de fantaisie, à une charmante inutilité, votre mère vous offre un objet utile, montrez-vous–en également reconnaissante. De même, si l’on vous offre un objet semblable à celui que vous possédez déjà, montrez-vous surpris, alors même que vous ne le seriez pas.; et lorsque c’est vous qui l’avez offert, montrez-vous heureux du plaisir que vous avez fait, sans vous dérober outre mesure aux remerciements. Evitez avec soin toute allusion à la valeur du présent offert ou reçu, ce qui serait contraire à toute délicatesse.
Le cadeau offert de la main à la main doit être immédiatement ouvert ; on s’extasie sur sa beauté, on lui trouve mille qualités, et, si on n’est pas content, on se garde bien de le faire voir. Les cadeaux peuvent être : des bijoux, des objets d’art, des volumes richement reliés, des jumelles, un face à main, un nécessaire en or ou en argent etc…Les hommes peuvent offrir des boites de cigares, des articles de bureau, des liqueurs, des gâteaux étrangers, des fruits exotiques… Beaucoup de personnes, et des mieux, reçoivent bon nombre de cadeaux et les offrent à leurs amis et connaissances (il parait que c’est connu). Voyez-vous le cadeau après plusieurs échanges revenant à son premier destinataire !!!!Il faut noter que c’est au 31 décembre au plus tard qu’un célibataire, qui a diné plusieurs fois dans une maison, doit envoyer des fleurs ou des bonbons, voire des livres, de la musique à la maitresse de maison du logis. Les livres et la musique doivent en outre être choisie de façon à n’offenser aucune indélicatesse .Il serait insultant pour elle qu’on supposât qu’une femme pût lire ou chanter des choses grivoises ou seulement égrillardes.
1899 : La Baronne Staffe écrit dans « Usages du Monde dans la société moderne »
« Pour bien faire un présent ,il faut étudier les gouts de celui à qui on le destine .Tout dépend des fortunes réciproques ,il y a une règle à observer ;a une personne riche on offre une inutilité ;ou, du moins quelque chose dont elle pourrait se passer :bronze , porcelaine, fleurs extrêmement rares…. Ou si l’on est pauvre soi-même un bouquet très simple .A une personne de position moyenne ,un objet qui puisse à la fois lui servir et satisfaire une de ses fantaisies. A une personne pauvre ,une chose utile qui lui épargnera une dépense. Il y a des gens qui croient devoir recevoir les présents avec un certaine froideur et auraient été tout aussi aimable que si on ne leur avait rien donné. Ce savoir-vivre-là ,qui n’est plus du tout à la mode dénote une éducation basée sur la défiance à l’égard des autres ,ne se retrouve plus qu’au fond des campagnes reculés ".
1904 Le dernier cri du Savoir-vivre / Camille Pert Sous-titre du livre : Guide pratique de Bonne Education et de parfaite connaissance du monde suivant les usages les plus moderne.
« Entre époux il est souvent d’usage de s’offrir des cadeaux à Noel .En général le présent de la femme est plutôt insignifiant comme valeur, tandis qu’elle réclame de son mari un objet de prix .Lorsque les parents, les grands-parents, oncles et tantes font des cadeaux à leur jeunes parents ceux-ci ne sont point tenus de rendre quoi que ce soit ,sauf quand ce sont des jeunes filles, qui alors ,peuvent offrir quelque ouvrage à l’aiguille, quelque bibelot peint et gravé par elles. Un jeune homme célibataire qui a été plusieurs fois invité à diner, ou à des soirées dans une maison doit envoyer au premier de l’An des fleurs, des bonbons à la maitresse de maison. Ce sont les seuls présents convenables ; Pour qu’un homme non marié soit autorisé à offrir un cadeau à une femme, il faut que son âge et ses relations d’amitié ou de relations d’amitié ou d’affaires avec le mari de celles-ci l’expliquent. Il pourra offrir des livres, de la musique un bibelot, un bijou, mais seulement s’il est ancien et par la peut être assimilé à un bibelot. Un bijou moderne serait offensant .Un bout de vieille dentelle, un éventail ancien n’ont rien de choquant !!! »
1907 : la Comtesse de Gencé écrit dans « Savoir vivre et Usages mondains.
« Si les petits cadeaux entretiennent l’amitié ,on peut bien dire que la façon dont on l’offre entretient l’estime des personnes qui le reçoivent ..Un cadeau flatte toujours parce qu’il exprime de la part de celui qui le fait le désir d’être agréable. Un cadeau n’est jamais absolument obligatoire .Si les salutations et les sourires sont en quelques sorte l’argent de la politesse les cadeaux peuvent en être considéré comme la monnaie d’or. Le prix des cadeaux n’est pas ruineux lorsqu’on prend soin de de bien étudier le gout des gens .A une personne riche ne vous avisez pas d’offrir des objets luxueux faites lui un cadeau original .Si vos moyens sont restreint offrez des fleurs. Les fleurs sont toujours bien acceulli.Pour une jeune femme un homme choisira des fleurs claires et gaies .Lorsque homme tiendra à remettre personnellement son bouquet entre les mains d’une dame .Il aura soin de choisir des bouquets de petites dimentions.Il pourra se présenter chez elle avec un bouquet de violette de parme. Les bouquets de grande importance ne sont pas remis de la main à la main .On les faits parvenir ave sa carte de visite.
Les femmes peuvent entre elles s’adresser des fleurs, mais elles n’enverront jamais de bouquet à un homme ,à moins qu’il ne s’agisse d’une fête de famille. D’ailleurs une femme ne fait jamais directement un cadeau à un homme. A un homme on offre un objet de toilette ,un bibelot artistique, un bijou. Un homme n’offrira à une femme mariée que des objets de luxe ou de frivolité, mai, sous peine d’indiscrétion jamais rien qui concerne sa toilette ou l’ornement de sa personne »
1911 : Comtesse D’Origny : Pour bien figurer dans le Monde
« Il est des occasions d’offrir des cadeaux, les sacs de bonbons font toujours grand plaisir c’est le cadeau classique que l’on adresse à la maitresse de maison par qui l’on a été reçu. Plus fragile, les fleurs, en gerbe, sont aussi des cadeaux passe--partout, que les dames apprécient beaucoup et qu’elles ont toujours soin de mettre à la place d’honneur dans le salon.
Retenez ,du reste ,que seuls les bonbons et les fleurs ont le privilège d’être exposées officiellement aux yeux des étrangers .Je veux dire par là ,qu’une personne ne cachera pas d’avoir reçu une gerbe d’orchidées ou un sac de chocolats, et qu’elle ne cachera même pas la carte du donateur ,tandis qu’elle évitera de dévoiler qui lui a offert un vase de Chine ou un bronze d’art. Un homme n’offre jamais à une femme autre que son épouse ou sa fille un objet qui se rapporte à sa toilette. Une femme ne fait généralement pas de cadeaux à un homme, à moins d’une circonstance toute particulière à l’occasion de laquelle elle lui remet un souvenir sans valeur matérielle ou exécuté de ses mains. Un artiste fera un cadeau d’une aquarelle ou d’une petite toile à un ami.
1930 Le Nouveau Savoir-vivre/ Paul Reboux : sous titre : Pour balayer les vieux usages.
« Faire un cadeau ! cette opération devrait exiger plus de médiation, de patience, de sympathie. Les cadeaux utiles sont bien accueillis .Encore faut -il se garder qu’ils ne prennent une signification symbolique en raison de la phrase qui l’accompagne .Que vos cadeaux utiles n’aient pas l’air de leçon qu’on ne semble pas indiquer à vos amis les soins qu’ils omettent de pratiquer ,ou les objets indispensables dont leur intérieur est dépourvu
Paul Reboux :Si jetais femme je serais très flattée à l’idée qu’un monsieur se serait longtemps interrogé sur mes préférences et j’attacherai plus de prix à un choix plutôt qu’à recevoir ces inexorables vases ,coupes ou bibelots .On peut aussi offrir un livre quel admirable choix ,si varié de nature et de prix !Et comme un livre sait avoir par son titre ou son sujet ,de l’éloquence…Des achats faits de la sorte profiterait au donateur aussi bien qu’au bénéficiaire «
Conclusion :Trouver un cadeau est un art qui exige du temps et de la réflexion.
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