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Publié par Martmalou

1894 : Catherine Parr  dans son livre « L’Usage et le Bon Ton de nos jours ».

L’ouvrage est écrit sous  forme de conversation entre Catherine Parr  et Madame Balmier  qui l’initie aux usages de la haute bourgeoisie de cette fin du 19eme  siècle.

L’auteure se dit « Tonkinoise » accompagnant son mari en France. Elle désire apprendre les usages du monde .Elle se fait conseiller par Madame Balmier.

Conversation entre ces dames interrompue par un jeune cousin journaliste :

« C’était l’avant-veille de Noël et la conversation tomba sur la fête, sur cet arbre de Noël qui depuis  a pris en France une très grande importance pour tout le petit monde joyeux auquel il apporte tant de cadeaux.

-- Madame Balmier allait prendre la parole pour me fournir à cet égard les explications que je désirais -lorsque notre jeune journaliste, comme l’appelait sa cousine et se mit à débiter toutes sortes d’histoires sur les origines des cadeaux de Noël déclara que tous ces cadeaux n’était que le résultat de la bêtise humaine et qu’il fallait mieux garder pour soi que de gaspiller pour les autres

-Cependant, il y a des obligations de cœur et de convenances auxquelles vous ne pouvez échapper : par exemple une mère, quoique elle sache que toutes les histoires du soulier de Noël ne sont qu’une délicieuse poésie, ne se refusera pas le bonheur de mettre une poupée ou un petit jouet masculin dans le mignon soulier déposé dans la cheminé.

-Bêtise ! reprit le jeune homme

Mme Balmier : Les grands-parents qui font forcément des économies parce qu’ils n’ont plus pour eux aucun besoin dépensier appelez-vous bêtise le sentiment qui les porte à donner à Noël ou au jour de l’an le surplus de leur dépenses aux petits et aux jeunes qui sauront en jouir. Appellerez-vous sottise le sentiment qui portera un homme non marié et qui ne peut recevoir lui-même à offrir un cadeau, fleurs, bonbons ou bibelots à la maitresse de maison chez laquelle il aura été reçu dans le courant de l’année ?

-Le jeune homme ne répondait rien mais un haussement d’épaule m’indiqua que le dédain seul l’empêchait de réfuter d’aussi piètres idées.

-Il est souvent bien plus difficile de donner que de recevoir .Une chose essentielle à observer est l’enlèvement du prix de l’objet que l’on veut offrir rien ne serait plus blessant pour une personne qui a la délicatesse que donne le savoir-vivre, de penser que l’on veut lui faire savoir combien on a dépensé pour elle.

-Parbleu, moi j’aimerais autant le savoir dit le jeune homme parce que si la chose en question ne me convenait pas, je la rapporterais au magasin pour en avoir la somme ; ça vaut mieux que tous les bibelots du monde.

-Vous seriez tout simplement un mal appris monsieur, ne put s’empêcher de lui dire madame Balmier, irrité de ce manque de savoir-vivre.

Il y eut un moment de silence.

 

 

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