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Publié par Martmalou

Illustration Jean Reschofsky

 Œuvres Charitables   :   1902 …. 1938   

Si actuellement il existe de nombreuse organisations qui aident les plus démunis ,Dès le début du 20eme siècle c’est la bourgeoisie qui se charge des « Visites Charitables »

Les ouvrages vont suivre l’évolution de la société s’adressant d’abord à la bourgeoisie puis progressivement à toutes personnes ayant les moyens et du temps.  

1902   : La Vie chez Soi et dans le Monde : « On y détaille les catégories de « pauvres »    les premières sont des véritables pauvres qui ont faim et froid. Les seconds sont des nécessiteux mais ne sont pas des pauvres reconnus ,pas de ceux à qui l’on peut faire une aumône de la main à la main. Lorsque nous allons voir les pauvres dans la cité ouvrière il convient de mettre une toilette discrète, une robe foncée un chapeau simple pas de fourrure ni de bijoux.  En pénétrant dans l’humble garni il ne faut point nous laisser suffoquer par l’odeur de la malpropreté .A quoi servirait d’ailleurs notre intelligence plus développée et nos principes d’hygiène si nous n’en faisons pas profiter ceux qui non pas pu les acquérir comme nous. Au début de cette visite il est inutile de parler des secours que l’on apporte. Informez-vous d’abord de la santé et des besoins de chacun. Indiquez à la mère de famille comment elle peut rendre son intérieur plus agréable par la propreté et la bonne tenue. Si les enfants sont sales mal peignés ne pourriez-vous pousser le courage jusqu’à les nettoyer vous-même ? Ceci est plus difficile ,j’en conviens mais quel exemple pour la mère découragée et quelle joie pour le petit enfant .Que votre visite ne soit pas trop courte n’ayez pas l’air d’accomplir une corvée retirez-vous en promettant de revenir. Lorsque vous aurez éclairé d’un doux rayon de bonté  dans ce triste logis ,vous pourrez partir en laissant votre aumône ,mais ne donnez pas trop à la fois ,ceux qui non pas l’habitude de posséder quelque argent perdent la tête à la vue d’une pièce d’or  (*)et font mille folies. D’ailleurs puisque vous avez vu les besoins de cette pauvre famille ne pouvez-vous pas vous-mêmes acheter des bas pour les enfants, des jupons pour la mère, des couvertures, un pot au feu du pain etc.

Les visites de charité que nous devons faire aux personnes dont la misère est pour ainsi dire secrète. Ces visites exigent de notre part tact et délicatesse que le cœur seul sait nous inspirer. Elles ont été victime d’une faillite ,d’une catastrophe financière victimes innocentes ou, victime responsable parfois ,mais toujours à plaindre Ces visites doivent être faites à l’heure ordinaire. S’il s’agit d’une personne qui privée de domestique s’occupe elle-même du ménage il faut éviter d’arriver chez elle au moment où elle s’y livre. Elle serait mal à l’aise et le plaisir qu’elle pourrait éprouver à vous voir serait gâté par cette gêne. Il faut éviter dans la conversation tout ce qui pourrait éveiller trop de regrets ou trop d’envies. Soyez gaie, racontez-lui la pièce nouvelle ,le roman à la mode ,parlez de votre famille …en résumé je dirais traitez la comme une personne de votre monde sans l’humilier par une comparaison blessante ou une allusion maladroite. Si vous envoyez quelques nourritures que ce soit toujours sous prétexte de lui faire gouter un plat nouveau de lui faire apprécier une recette. S’il s’agit de vêtements dites qu’un cadeau inattendu vous a procuré un manteau, une robe analogue à ce que vous possédiez déjà .A côté de ces petits cadeaux il est nécessaire souvent que vous donniez de l’argent à moins d’une intimité réelle vous ne pouvez donner de la main à la main. Servez-vous de l’envoi anonyme il ne blesse personne.

(*) j’ai été surprise de ce texte, en cherchant une comparaison « un Napoléon « peut se comparer à 200€  en 2004)

1926 :  Manuel Nouveau des Usages Mondains : « Les Visites charitables qui ne sont pas des démarches mondaines, s’accomplissent toujours en dehors des jours de réception. Les quêtes à domicile peuvent été rangés dans cette catégorie .On se présente même le matin chez des personnes auquel aucun lien ne vous rattache ,lorsqu’un sentiment de bienfaisance vous guide. Toutefois chez des célibataires il est bienséant de se faire accompagner. Les visites aux infortunés doivent être empruntes de tact de délicatesse d’une extrême discrétion. Inutile d’attirer l’attention du voisinage . Ce qui serait susceptible d’ humilier et de froisser ceux envers lequel vous entendez exercer votre charité. Si vous êtes en voiture faites-vous arrêter quelques mètres au-delà du logis de votre protégée ,remettez vos dons discrètement ,informez affectueusement des besoins des malheureux ,aidez les non seulement financièrement ,mais par des soins matériels s’il en est besoin. Tout cela simplement avec cœur.

1938    Le Guide des Convenances  ;  « Les temps modernes ont multiplié les œuvres charitables avec une ingéniosité ,une bonté ,une ingéniosité infinie à l’écart de toutes les misères matérielles et morales. Toutes femmes ayant des loisirs devrait être à même de soigner soit les malades de sa famille ,soit les pauvres ,soit les soldats en cas de guerre. Il faut s’habiller discrètement pour visiter les pauvres .Prenons garde cependant qu’ils peuvent se sentir flattés qu’on soit bien mis quand on vient vers eux. Pas d’autos luxueuses quand on se rend chez les indigents ,prenons le tramway, l’autobus ,le métro. Il y a aussi des ouvroirs ou l’on travaille en faveur des pauvres .On s’y réunit généralement entre femmes du même milieu ,car ce travail s’accomplit de conversation qui risquent de dégénérer en bavardage ,en médisances en petites disputes, il importe d’éviter les sujets qui fâchent.

 Les œuvres consacrés à l’enfance sont fort attirantes aussi ,crèche jardin d’enfants ,garderie toutes ces organisations réclament des bénévoles et beaucoup de femmes y trouvent une vraie source de joie. Notons un mot nouveau jadis on parlait « des œuvres » à présent on parle du « travail sociale » qui semble une expression plus moderne plus juste .Ajoutons que l’on peut apprendre le beau métier de « travailleuse sociale » dans divers groupements qui servent d’écoles. »

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