Le Cyclisme: 1899.........
Suivant l’époque, avant d’être considéré comme un moyen de déplacement, le cyclisme sera regardé comme un exercice sportif, ou une distraction.
1899 la Baronne Staffe écrit dans Usage du monde, Règle de Savoir-Vivre » : Le cyclisme est tellement pratiqué et entré dans les mœurs, que les codes de savoir-vivre vont recevoir quelques additions le concernant.
Usage du monde : C’est une chose acquise maintenant, une femme peut aller à bicyclette le fait est avérer. Si une femme du meilleur monde se livre à ce exercice elle le fait avec modération.
L'auteur rapproche la pratique du cyclisme à l’équitation : Pour le cheval, comme pour la bicyclette il est important d’adopter les corsets spéciaux fabriqués à cet usage. Pour que ces exercices soient véritablement hygiéniques, il est indispensable que la circulation ne soit nullement gênée .que les organes soient libres. L’homme portera une veste et non un simple maillot ce qui serait trop négliger et les femmes adopteront la jupe sur la culotte.
Mais il convient de respecter les règles de savoir-vivre :.Un homme qui accompagne une femme à bicyclette doit se montrer aussi soucieux de son bien-être et de sa sureté que le cavalier qui escorte une écuyère. L’étiquette ne pourrait lui formuler d’autre règle. Ajoutons qu’une jeune fille ou jeune femme ne peut courir seule les chemins, même sur le cycle en compagnie d’un homme qui n’est pas son parent assez proche. Mais il arrive que, dans des promenades en bande chaque, homme se fasse le cavalier d’une femme, pour veiller à sa sécurité et à son confort. Le côte à côte a des allures plus sentimentales, mais une chevalerie plus pratique consiste à donner à la femme la meilleure place selon les conditions de la route et les circonstances.
Mais nous ne voulons pas dire que le cycliste masculin doive nécessairement se tenir toujours au côté du cycliste féminin .Il peut marcher en avant pour couper le vent .A une descente, la femme peut désirer voir devant elle ; en ce cas l’homme restera à l’arrière-garde.
Le salut du cycliste …A la rencontre d’une femme ou d’un vieillard qu’il connait, le cycliste, emporté par sa machine, est autorisé à ne les saluer que d’une inclinaison de tête Il lui serait difficile en effet dans les descentes rapides de porter sa main à son couvre-chef.
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1902 « La vie chez soi et dans le monde : L’auteur ne veut pas se prononcer quant à la pratique du cyclisme pour les femmes :
Usage du monde : Le nombre de femmes cyclistes est légion ; pourtant on ne peut pas dire qu’une femme perchée tout la haut soit bien gracieuse dans ce mouvement d’écureuil tournant en cage.
Tenue vestimentaire : Etes-vous pour la jupe, la culotte ? A mon avis c’est la jupe qu’il faut choisir, avec une jupe un peu courte il nous est loisible de traverser une ville ou un village pour aller chercher notre bicyclette, tandis qu’avec la culotte de zouave, l’effet est différent ; vous risquez fort d’ameuter à votre suite une petit troupe d’enfants curieux et d’entendre des réflexions désagréables. Le costume doit être simple, couleur de poussière sans aucune excentricité tirant l’œil.
Mais il convient de respecter les règles de savoir-vivre : Une femme adopte toujours « la machine de dame »dont la solidité est suffisante pour ses modestes courses et sur laquelle on monte plus discrètement et sans aide. Elle marche d’une allure modérée, qui ne dérange ni l’harmonie de sa coiffure ni l’ordre de ses vêtements .Enfin elle ne sort jamais seule à bicyclette mais toujours accompagnée de personne capable de la protéger, de réparer les accidents qui peuvent arriver à sa machine.
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1907 Comtesse de Gencé : Encyclopédie de la vie pratique :
Usage du monde : Malgré l’automobile dont le succès s’affirme tous les jours les fervents du sport cycliste ne diminuent pas en nombre .Le cycliste à plus de raison encore d’être fier de soi que le cavalier. En automobile on vole à travers le paysage, on ne se promène plus .A bicyclette au contraire c’est encore la promenade, d’autant mieux que le cavalier et sa monture finissent ici par s’identifier en quelque sorte.
Distraction Sportive : C’est dans les jambes que le cycliste doit surtout avoir de la force .Ce sont les muscles du mollet qui donne mouvement aux pieds lorsqu’ils se tendent. Le cycliste anime tout le mécanisme, tout l’organisme métallique et crée une nouvelle force .On a donc parfaitement défini le cycliste en disant de lui qu’il est « un marcheur qui roule ».Mais le défaut de la bicyclette en tant que sport, vient de ce qu’elle ne développe que les membres inférieurs.
Tenue vestimentaire : Pour la femme sa pratique tend à enlever de la grâce à la démarche féminine. On ne saurait trop déconseiller l’usage de la culotte .Seule la jupe courte est correcte et pratique.
Conclusion : La bicyclette aime la plaine et l’ombrage .Ne vous ne contentez pas de couvrir des kilomètres ; choisissez votre parcours et lorsque le paysage s’y prête, ne lui ménagez pas votre admirant ; arrêtez-vous et contemplez. On ne se rendra jamais assez compte du progrès que la bicyclette fait accomplir au tourisme.
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