Depuis plus de 200 ans que de livres ont été écrits sur ce sujet!J'admire l'observation,la patience et le travail de ces auteurs.Je trouve un charme désuet à la lecture de ces manuels.Peut-être vous ferais-je partager mes coups de coeur.
1904 Le Dernier cri du Savoir-vivre : (sous-titre : Guide pratique de Bonne éducation)
Camille Pert a un jugement très sévère sur les capacités de la nourrice à éduquer et instruire l’enfant.
« Dans les premiers mois de la naissance d’un enfant la mère lutte chaque jour pour arracher le petit, à l’inconscience de la brute qu’il est encore. Et cette éducation du nouveau-né demande un esprit cultivé, une intelligence raisonnante .Les droits de l’enfant naissant sont d’être propre, d’avoir chaud, de se nourrir suivant ses besoins et d’apprendre à se servir de ses membres. Il faut parler à l’enfant d’un mois, non pas de cette voix ronronnant imbécile, que par tradition l’on croit devoir prendre vis-vis des petits mais de sa voix naturelle. Et suivant la sensitivité de l’enfant il faut modérer ou accentuer ses intonations .A trois mois un enfant bien instruit doit comprendre tout ce que l’on lui dit et qui est en rapport avec les actes de la vie. » Or les nourrices sales et paresseuses et ignorantes ,(Suivant des préceptes de médecins imbéciles ou désireux de favoriser les paresses féminines) contreviennent à tous ces droits ; elles laissent l’enfant crier, s’habituer à la colère .On le maintien couché dans un berceau quand, pour que ses muscles se fortifient et son intelligence se développe, il ne faut le laisser dans cette position que pour le sommeil, et il est nécessaire de l’habituer à la station verticale .Enfin, l’on ne s’occupe point de son instruction qui pour l’instant comporte l’étude des sons, de la vision ; les sens de l’odorat et du toucher ne se développe que beaucoup plus tard.
« Une nourrice peut tutoyer son nourrisson ainsi que la bonne qui l’élève au biberon. Dès que l’enfant a 2 ou 3 ans, la bonne ne doit plus le tutoyer, même si c’est une vieille nourrice ou une bonne de longue date dans la famille. Cela crée une habitude inconvenante plus tard et qu’il est difficile de supprimer. Jusqu’à 7 ans ou 8 ans, elle peut appeler l’enfant par son nom ; en parlant de lui elle dira toujours « monsieur Jean, mademoiselle Suzanne ». Tous les autres domestiques doivent appeler l’enfant même très jeune « monsieur » ou « mademoiselle »
1902 La Vie chez Soi et dans le Monde :
« Les bonnes et les nourrices habitantes de la campagne, sont facilement crédules, adonnées à toutes les superstitions en cours .Elles racontent aux enfants confiés à leur garde des histoires terribles, de revenants et de fantômes. La pauvre enfant en rêve la nuit, son sommeil est troublé par des cauchemars atroces qui les hantent, le rendent nerveux et impressionnable ».La vie réelle et vraie n’est point une histoire chimérique, interprétée par une femme de la campagne et comprise par un cerveau d’enfant.
Petite manie qu’il faut corriger : « Une de mes amies dont la mère est trop faible l’enfant avait l’habitude de s’endormir avec un chiffon dans la main ; c’était des larmes des cris des convulsions si on essayait de lui ravir le linge désiré. Plus grande vers l’âge de deux ans cette manie n’avait point passé .elle ne pouvait fermer ses yeux sans serrer un torchon sali qu’elle voulait à la cuisine. Elle roulait sa tête sur le linge et son visage était toujours rempli de boutons rouge. A douze ans on n’avait pu encore la guérir ! ».