Depuis plus de 200 ans que de livres ont été écrits sur ce sujet!J'admire l'observation,la patience et le travail de ces auteurs.Je trouve un charme désuet à la lecture de ces manuels.Peut-être vous ferais-je partager mes coups de coeur.
Règles générales à observer. Quand vous conduisez indiquez toujours aux autres automobilistes ou piétons ce que vous allez faire.
1948 : « Précis des nouveaux usages » : Mme de Saligny
« En arrêtant votre voiture le long du trottoir évitez d’éclabousser les passants. Automobilistes ne vous servez pas de votre avertisseur après 10h du soir pour informer de votre arrivée les personnes que vous êtes venus chercher. Dans les discussions succédant aux accidents gardez votre sang froid la colère et les injures ne serviraient qu’à vous déconsidérer. On s’abstiendra de suspendre dans sa voiture des poupées fétiches ; ce sont des coutumes d’une niaise vulgarité. On ne doit pas dire « ma Packart, mon Hispano,de telles précisions doivent être laissés aux parvenus ; on ne dira pas davantage « ma bagnole, mon zinc il est si simple de dire ‘Ma voiture ».
1949: « Manuel de bienséance moderne » : André Balbigny
« L’automobiliste est souvent un Monsieur pressé, malheureusement il existe dans ce bas monde des piétons qui voudraient bien ne pas être écrasés. Un peu de courtoisie entre chauffeurs et piétons ne peut que bénéficier à tous. Le chauffeur qui ralentit pour laisser passer une personne qui marche difficilement, le piéton qui indique d’un geste s’il traverse ou laisse passer, sont des gens courtois. A la campagne la circulation est beaucoup plus simple, cependant il est toujours bon de tenir sa droite. .Quand deux personnes se rencontrent sur une route de campagne il est souvent d’usage qu’elles échangent un salut »
1952 : « La Courtoisie Moderne » André De Fouquières
« L’automobile donne aux goujats de grandes chances de se manifester mais elle donne aussi bien des occasions de faire preuve de courtoisie .La simple solidarité invite à s’arrêter lorsqu’on rencontre un conducteur en difficulté et à offrir ses services .Même si vous êtes ignare en mécanique vous pouvez disposer d’un outillage utile. Vos propositions seront peut-être dédaignées, on vous remerciera peut –être par une insolence ; ne vous laisser pas rebouter. Sur une grande route vous risquez d’êtres solliciter par les pratiquants de l’auto stop. Beaucoup de jeunes gens sympathiques réussissent, par ce moyen des voyages que leur bourse ne leur permettrait pas, mais j’avoue manquer d’enthousiasme pour cette pratique. En ne répondant pas aux signaux qui vous sont faits, soyez en tout cas certains de ne manquer ni à la charité ni au savoir-vivre.»
1959 : « Le Savoir-Vivre actuel » : Paul Guth nous donne les conseils suivants : «Automobilistes, quand vous conduisez indiquez toujours aux autres automobilistes ou piétons ce que vous allez faire. Prenez des décisions rapides et tenez-vous-y. Piétons : n’abusez pas de votre faiblesse !les feux rouges sont faits aussi pour vous. Quand il n’y a pas de feux, que votre allure énergique et un journal ou un parapluie, ou un sac brandi impérieusement témoigne de votre volonté de passer si un automobiliste arrive à votre porté regardez-le dans les yeux comme vous regarderiez un taureau pour l’obliger à s’arrêter. Mais il y a intérêt à constituer des groupes. Rassemblez les piétons, foncez en masse, au ras des pare-chocs.
Injures: Parce qu’on est à la tête de quelques chevaux ne pas adopter un langage de charretier. Une femme qui se croit élégante qui tourne dans sa tasse le petit doigt en l’air dix minutes plus tard, on la surprendra dans sa voiture la tête hors de la vitre en vomissant un torrent d’injures sur un malheureux piéton qui se trouvait encore sur les clous au feu vert. Contravention : si vous avez enfreint le règlement et que l’agent tente de vous dresser une contravention, admettez vos torts dites « vous avez raison, monsieur l’agent, ou avais je la tête »montrez-vous aussi humble que possible .Si vous appartenez au sexe féminin et si la confession vous embellit, vous le toucherez. Si vous appartenez au même sexe que lui l’agent prendra peut-être une expression de pitié hautaine, mais il s’adoucira peut –être »